jueves, 24 de abril de 2008

les dimanche du couscous


este extracto está sacado del libro de la imagen. se supone que es un libro infantil y juvenil, pero es estupendo. muy tierno. reconfortante.
no lo traduzco entero porque no tengo tiempo, pero es uno de mis pasajes favoritos. especialmente cuando dice que los días en que se cambian los 'nunca' por las 'primera vez' son particularmente bueno y cuando describe la comida.

(chers cousins, enfin du Français!!)

le dimanche du couscous:
je n’ai jamais été au restaurant de ma vie.je ne suis jamais sorti le dimanche. je n’ai jamais mangé de couscous. ma grand-mère n’a pas quitté l’appartement depuis que je la connais.
le jour où on efface un “jamais” est un grand jour. le jour où on efface au moins trois “jamais” pour mettre à la place des premières fois est triplement grand.
hier je suis sorti avec Grand-Mère, au restaurant du coin de notre rue, pour manger un couscous.

le couscous est une spécialité culinaire d’Afrique du Nord, préparée avec de la semoule de blé dur. le patron du restaurant l’a apporté cérémonieusement à table en quatre parties. il y a :
1)le couscous,
2)le bouillon et les légumes,
3)la viande,
4)une sauce relevée.
le mode d’emploi est le suivant: on forme une petite colline avec la semoule du couscous dans son assiette creuse, sur laquelle on dispose les legumes formant un paysage de carottes, de navets, de poireaux et de minuscules pierres qui sont des pois chiches. on se sert la viande aussi et on mouille le tout avec le bouillon. si on a du courage, on peut metre de la harisa, rouge de piments, qui brûle de la chaleur des pays où vit le soleil.

Grand-mère avait peur de se lancer, mais elle a pris le rythme. chaque bouchée est une surprise. et ça fait plaisir de sentir ces parfums lointains et d’être pénétré par ces gouts chaleureux en plein hiver. Le plaisir donne de l’énergie et du courage. on voit les effets sur Grand-mère qui, habituellement silencieuse, se mit à parles. elle parla des guerres et des morts, de la peine et de la perte, mais il vaut quand même mieux faire vivre les morts que les laisser mourrir tous les jours un peu plus. chaque fois que l’on en dit un mot de souvenir, on les fait vivre ne serait-ce que d’une larme.
et même nous, les vrais vivants, des malvivants, le couscous, ça a l’air bête, mais le couscous m’a donné le soupçon que l’on peut toujours apprendre à vivre, mais il faut un bon maître et beaucoup de force, et d’apprendre non seulement des techniques qui aident comme lire et écrire, mais d’apprendre à vivre, parce qu’après on est mort et c’est trop tard.
Grand-mère a eu du mal a payer. elle a trouvé ce repas cher et on dirait que les sous ça fait partie de sa peau et de ses tripes. elle a relu l’addition cinq fois avec ses petites lunettes en demie-lune. Elle m’a demandé de vérifier.
en rentrant à la maison, nous sommes passés par le jardín. on aurait dit que Grand-Mère l’avait connu dans une autre vie. certes, elle l’a connu parce qu’elle a toujours habité là. elle est allée directement sur un banc comme si elle en était la propriétaire. nous nous sommes assis sans parler, selon notre habitude. mais la parole nous entourait comme une douce promesse en souvenir de ce repas exceptionnel partagé, un moment relevé dans une vie fade. au retour, passant devant le restaurant chinois de l’autre côté de notre rue, j’ai dit à Grand-Mère “ce sera pour un autre dimanche.” et Grand-Mère a répondu: “chaque chose en son temps”.

[dover: better day. I was dead for 7 weeks in the city of angels.]

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